Lecture

A l’aveugle – Fanny CHAMBERT

Un thriller entre ténèbres et révélations : dès les premières lignes, le ton est donné : « On croit toujours que voir l’invisible est un don. La vérité, c’est que c’est une malédiction. »


Ce roman nous plonge dans la vie d’Élodie, une jeune femme médium malgré elle, condamnée à voir et entendre les morts. Son existence bascule lorsqu’elle se retrouve mêlée à une enquête de disparition dirigée par Erick Merzani, commandant de la brigade criminelle. Aux frontières du réel, les voix de l’au-delà vont guider — ou égarer — ceux qui cherchent la vérité.

Une ambiance en clair-obscur : le récit s’ouvre sur une atmosphère oppressante : froid, murmures, frissons… L’autrice installe une tension constante qui ne faiblit jamais. La frontière entre folie et don se brouille, et le lecteur partage les tourments d’Élodie.
Les descriptions sont précises, presque cinématographiques : on voit les visages des morts, on entend les bruits étouffés, on ressent la peur qui s’infiltre à chaque page.

Une intrigue rythmée comme une série policière : en parallèle du surnaturel, l’enquête policière est menée tambour battant. Les disparitions s’enchaînent, un peu rapidement à mon goût, j’aurais aimé plus de développement des enquêtes, les indices s’accumulent, et chaque chapitre apporte sa dose de rebondissements.
Le duo Erick–James fonctionne à merveille : entre cynisme, tension et loyauté, leur relation apporte du relief au récit. L’arrivée d’Élodie dans l’enquête ajoute une dimension émotionnelle forte et fait basculer le roman dans le registre du thriller psychologique.

Des personnages marqués par leurs blessures : ce qui rend l’histoire si prenante, ce sont les failles des protagonistes.
Élodie, figure tourmentée, incarne la sensibilité à fleur de peau et la douleur de ceux qui portent le fardeau de l’invisible. Erick, policier endurci, dissimule ses failles sous une carapace d’ironie et de colère. Leurs trajectoires s’entremêlent dans une tension à la fois dramatique et humaine.

Un final haletant : à mesure que l’enquête progresse, les vérités cachées refont surface et l’on comprend que rien n’est dû au hasard. L’auteur joue habilement avec les nerfs du lecteur, jusqu’à un dénouement chargé d’émotion et de noirceur.

Ce roman est une plongée captivante dans les ténèbres de l’âme humaine. L’écriture, fluide et sensorielle, maintient une tension constante. L’auteur parvient à marier deux univers – policier et spirituel – sans jamais perdre le lecteur.
Un livre qui questionne la frontière entre le don et la malédiction, entre la vie et la mort, entre la vérité et la folie.


Une lecture intense, troublante et impossible à lâcher.

ÉDITEUR : AUTO-EDITION  ISBN : 9798264263279  PARUTION : 07/09/25   NOMBRES DE PAGES : 187 GENRE : THRILLER PARANORMAL   NOTE : 4.5/5

fantasy·Lecture

Les chroniques de Hallow House, tome 1 Le silence des loups – Michèle BECK

Bienvenue à Hallow House, un lieu où le silence cache des secrets, où les rêves s’entrelacent à la réalité, et où les ombres chuchotent sous la lumière de la pleine lune.
Avec ce premier tome, Michèle Beck nous plonge dans une romance paranormale slow burn à l’atmosphère envoûtante, parfaite pour les soirées d’automne.

Le résumé : Holly, conseillère d’éducation à Traverse City, est hantée par d’étranges cauchemars : une vieille maison, une voix qui l’appelle, et un loup aux yeux d’or.
Ce qu’elle croyait être le fruit de son imagination prend une tournure bien réelle lorsque des crimes, étrangement similaires à ceux de ses rêves, secouent la ville.
Sa route croise alors celle d’Alaric, un loup-garou au passé tourmenté. Ensemble, ils vont tenter de comprendre le lien mystérieux qui les unit, entre secrets enfouis, spectres du passé et attirance interdite.

Mais dans cette maison oubliée, la vérité a des crocs… et elle connaît son nom.

Mon avis : J’ai totalement succombé à l’ambiance de ce roman ! Michèle Beck nous offre une histoire à la fois gothique, sensorielle et romantique, où chaque page distille un parfum de mystère.
On se laisse happer par cette atmosphère brumeuse, cette tension palpable entre rêve et réalité, et par la douceur de certains moments autour d’un cappuccino ou d’une infusion partagée.

J’ai adoré Holly, une héroïne attachante, forte malgré ses failles, en quête de sens et de vérité. Quant à Alaric, il incarne à merveille le loup-garou ténébreux qu’on adore : charismatique, loyal, mais marqué par ses blessures. Leur relation, toute en subtilité et en retenue, fait battre le cœur un peu plus fort à chaque rencontre.

L’autrice maîtrise parfaitement l’art du slow burn : on sent la tension grandir, la complicité s’installer, tout en maintenant un équilibre captivant entre romance et suspense surnaturel.
Les descriptions sont riches, les dialogues justes, et la plume, à la fois poétique et immersive, nous plonge au cœur de Traverse City et de ses forêts hantées.

En bref : Le silence des loups est une magnifique entrée en matière pour cette nouvelle série.
Un roman où l’on croise des spectres, des secrets de famille, des loups, des émotions à fleur de peau… et beaucoup, beaucoup de mystère.

Un page-turner qui m’a transportée du début à la fin — et dont j’ai refermé les dernières pages avec une seule envie : retourner à Hallow House.

À lire si vous aimez :

Les romances paranormales slow burn

Les ambiances brumeuses et mystérieuses

Les histoires de loups-garous au grand cœur

Les héroïnes fortes mais sensibles

Les récits entre rêve et réalité

ÉDITEUR : AUTO-EDITION  ISBN : 97982621021122  PARUTION : 28/08/25   NOMBRES DE PAGES : 326 GENRE : ROMANCE PARANORMALE   NOTE : 4.5/5

Lecture

Ape-sitter – Agathe MULOT

À Paris, l’automne s’installe, tout comme la lassitude de Michel, un vieil homme diabétique qui vit difficilement les contraintes liées à son âge. Pour l’aider, son petit-fils Constantin doit s’improviser “ape-sitter”, le temps de veiller sur un grand-père rétif à toute aide, grincheux et déterminé à rendre la cohabitation la plus compliquée possible.

Mais Constantin rêve d’ailleurs : son semestre au Japon se profile, promesse d’indépendance et de nouveaux horizons. Pourtant, une question persiste : comment partir sans culpabiliser ? Comment se détacher de ceux qui comptent sur nous, sans se sentir égoïste, surtout quand l’hiver approche et que la solitude menace ceux qu’on laisse derrière ?

Ape-sitter aborde avec délicatesse la relation intergénérationnelle, entre amour, agacement et devoir familial. À travers l’opposition entre l’élan de jeunesse et le poids de la vieillesse, Agathe Mulot nous offre un récit touchant, parfois drôle, parfois amer, qui sonde la difficulté d’être présent pour les autres sans s’oublier soi-même.

C’est un roman intimiste, empreint d’humanité, qui questionne notre rapport aux proches vieillissants et la culpabilité de chercher sa propre liberté. J’ai été particulièrement touchée par les silences, les maladresses et les instants suspendus entre Constantin et Michel – ces petits riens du quotidien qui révèlent l’essentiel.

Une lecture qui bouscule et fait réfléchir : jusqu’où doit-on aller pour accompagner ceux qu’on aime ? Et à quel moment a-t-on le droit de choisir sa propre route ?

Et vous, comment vivez-vous l’équilibre entre prendre soin des autres et penser à vous-même ?

ÉDITEUR : LES EDITIONS VIVAT  ISBN : 9782385840594  PARUTION : 12/12/24   NOMBRES DE PAGES : 54 GENRE : LITTERATURE CONTEMPORAINE   NOTE : 4.5/5

Lecture

On a l’éternité pour se venger de Mikael TOURNAIRE

Plongez dans un thriller haletant où la vengeance devient un art… et un poison.

Dès les premières lignes, Mikael Tournaire nous embarque sur l’autoroute A6, dans une course effrénée menée par un mystérieux conducteur au masque gothique. Une virée nocturne qui n’a rien d’innocent : au bout du chemin, une cible bien précise, un lieutenant de police nommé Giovanni Reggio. Entre accélérations vertigineuses, musique d’opéra et paysages à peine effleurés du regard, le décor est planté : l’ombre de la mort plane, et l’orchestre macabre s’accorde.

L’intrigue, sombre et rythmée, alterne entre tension psychologique et action brutale. Le lecteur suit un antagoniste aussi imprévisible que charismatique, dont les motivations profondes se dévoilent par touches, entre souvenirs douloureux et dialogues teintés d’un humour noir glaçant.
Face à lui, les forces de l’ordre, prises dans une toile savamment tissée, se retrouvent à jouer un jeu où chaque mouvement est anticipé par ce maître manipulateur.

Points forts :

  • Une écriture visuelle et cinématographique, qui plonge dans une atmosphère immersive.
  • Des personnages marqués par leurs failles et leurs zones d’ombre, qu’ils soient du bon ou du mauvais côté de la loi.
  • Un rythme qui ne faiblit jamais, ponctué de scènes marquantes où la tension monte crescendo.
  • L’originalité d’un tueur qui manie autant les armes que les mots, et pour qui la mise en scène est une signature.

Ce roman, premier volet de la série L’Odyssée du veilleur, séduit autant par son intensité que par la complexité de ses protagonistes. On y retrouve le parfum des polars nerveux, où l’on tourne les pages avec cette envie compulsive de connaître la suite… tout en redoutant ce que l’on va découvrir.

En refermant On a l’éternité pour se venger, on garde en tête cette question : jusqu’où peut aller un être humain lorsque la vengeance devient la seule raison de vivre ?

ÉDITEUR : Lys Bleu Éditions   PARUTION : 03/10/24   NOMBRES DE PAGES : 338 GENRE : THRILLER   NOTE : 4.5/5

fantasy·Lecture

La colline des trois génies – Elham LEMEUR

Une fresque lyrique entre mythe, histoire et quête spirituelle:

Dès les premières lignes, La colline des trois génies nous propulse au cœur d’un monde oublié, en 9676 avant J.-C., dans les terres mystérieuses du Croissant Fertile. À la croisée de la mythologie, du fantastique et de l’histoire ancienne, Elham Lemeur tisse un conte envoûtant, empreint de poésie, de mysticisme et de profondeur humaine.

Une structure déroutante, une immersion profonde :

Si la typologie de l’ebook et ses nombreux mots en gras peuvent, dans un premier temps, perturber la fluidité de lecture, on se laisse vite happer par la richesse narrative et la beauté lyrique du texte. Les courts sous-chapitres, tels des éclats de mémoire ou de fragments de chant sacré, contribuent à une ambiance singulière, presque hypnotique.

Un monde entre ombre et lumière :

Dans cette vallée du Balikh où les hommes vivent dans la crainte de la nouvelle lune – cette nuit où un démon vient frapper les plus vulnérables – un jeune homme, contraint à une vie de labeur dans son village montagnard, décide de fuir vers la palmeraie de sa grand-mère. Il n’est encore qu’un adolescent lorsqu’il quitte tout, mais c’est en Grand Maître des Sons Sacrés qu’il reviendra… et en porteur d’un destin bien plus grand que lui.

Il est rejoint par trente disciples, flûtistes comme lui, dont la musique n’est pas simple art, mais rempart contre les forces obscures. Ensemble, ils bâtissent un temple sur une colline étrange et sacrée, jadis habitée par trois génies inséparables, jusqu’à ce que l’un d’eux disparaisse…

Une plume poétique et une atmosphère ensorcelante :

Ce roman est bien plus qu’un récit d’aventure ou une fresque historique : c’est une véritable quête de soi, une réflexion sur l’invisible, le sacré, la transmission, la mémoire. J’ai été profondément touchée par la beauté de la plume de l’autrice : poétique, précise, évocatrice. Le style est fluide, musical, à l’image de ses personnages flûtistes. Les dialogues sont finement travaillés, révélant peu à peu la complexité de chacun.

L’univers est incroyablement documenté et immersif. Les décors préhistoriques prennent vie, les détails archéologiques et symboliques renforcent le réalisme du récit, tandis que les éléments fantastiques et mythologiques viennent lui conférer une aura mystique unique.

Une lecture accompagnée et enrichissante :

Mention spéciale pour les notes explicatives qui jalonnent le texte. Elles permettent de mieux comprendre les références, le contexte historique, mais aussi les intentions de l’autrice. Elles renforcent la cohérence de l’univers et enrichissent considérablement l’expérience de lecture.

Un véritable coup de cœur :

La colline des trois génies est une œuvre à part, envoûtante, presque chantante, qui nous murmure des secrets anciens à l’oreille. C’est un roman qui explore les limites du visible, qui questionne le destin, la foi, les légendes… et la puissance de la musique comme ultime rempart contre le mal.

Un voyage intemporel, à la fois lyrique et inquiétant, qui m’a captivée du début à la fin. Une belle découverte que je recommande vivement à tous ceux qui aiment les récits profonds, spirituels et empreints de magie ancienne.

🎶 Et si la musique pouvait vraiment repousser les ténèbres ?

ÉDITEUR : AUTO EDITION  ISBN : 9782959415708 PARUTION : 04/02/25   NOMBRES DE PAGES : 315 GENRE : FANTASY   NOTE : 4.5/5

feel-good·Lecture

Rien ne sera plus pareil… – Alice NEVOSO

Il est des livres qui, sans grands effets de manche, parviennent à nous toucher en plein cœur. Rien ne sera plus pareil… fait partie de ceux-là.

Charlotte, 45 ans, divorcée, élève seule sa fille Juliette. Elle mène une vie calme, un peu terne, entre un travail qui ne la passionne pas et des blessures anciennes qu’elle garde soigneusement enfouies. Un dimanche d’hiver, alors qu’elle partage un moment complice avec sa meilleure amie Yasmine, le passé resurgit sous la forme inattendue d’un réparateur de four… Pedro.

Pedro, c’est l’ami d’enfance, le premier amour jamais avoué. Celui que Charlotte n’a jamais vraiment oublié, mais auquel elle refuse aujourd’hui d’ouvrir son cœur. Pourquoi ? Qu’est-ce qui, trente ans plus tard, la pousse encore à se protéger si farouchement ?

Ce roman alterne entre présent et souvenirs, entre confidences et silences. Charlotte se livre peu à peu à Yasmine, son amie précieuse et attentive, et nous embarque avec elle dans les méandres de son passé : une adolescence marquée par la solitude, une mère autoritaire et castratrice, des rêves artistiques abandonnés, et des amours déçus.

La force de ce roman réside dans sa douceur, sa justesse, et dans l’humanité de ses personnages. Charlotte, fragile mais résiliente. Yasmine, bienveillante et présente sans jamais être intrusive. Et Pedro, d’une tendresse et d’une patience rares, un véritable « green flag » littéraire.

J’ai été touchée par cette histoire de reconstruction, par ce combat intérieur qu’elle livre pour se permettre d’aimer à nouveau, pour s’autoriser à renouer avec la jeune fille passionnée de dessin qu’elle a été.

Alice Nevoso a une plume fluide, chaleureuse et poétique, capable de faire résonner des émotions universelles avec beaucoup de sensibilité. Elle aborde des thématiques fortes : l’amitié, la maternité, la création artistique, le poids du passé, la trahison, le harcèlement, l’amour adulte… mais aussi des sujets plus rarement évoqués comme la périménopause ou la difficulté de s’épanouir pleinement à la quarantaine.

Un roman lumineux, tendre et porteur d’espoir. Une bulle de douceur dans laquelle on entre pour quelques heures, mais dont les échos nous accompagnent longtemps.

Une très belle lecture que je vous recommande si vous aimez les récits introspectifs, les histoires de renaissance et les personnages profondément humains.

ÉDITEUR : LIBRINOVA  ISBN : 978B0FCSQSFQW PARUTION : 11/06/25   NOMBRES DE PAGES : 333 GENRE : FEEL GOOD   NOTE : 5/5

fantasy·Lecture

Les Marqués, Tome 1 : Prophétie – Delphine DELORME

Une plongée envoûtante au cœur d’un royaume frappé par la tragédie.

Quand un secret découvert bouleverse tout un royaume… Voilà la promesse faite par Delphine Delorme dans Les Marqués, premier tome d’une saga de fantasy qui nous entraîne dans le royaume de Dia, entre intrigues politiques, prophétie mystérieuse et quête de vérité.

Un début lent… mais indispensable : les premiers chapitres posent un cadre dense et riche : l’autrice prend le temps d’installer son univers, de dérouler la genèse des tensions qui déchirent Dia, et surtout de nous présenter Jacine et son fils adoptif, Cémeryan, un enfant pas comme les autres.

J’avoue qu’au début, je me suis demandé pourquoi consacrer autant de pages à la mise en place du contexte, à raconter l’adoption de Cémeryan et les dix années qui suivent… Mais, une fois passée cette longue introduction, tout s’éclaire : chaque détail prend sens et l’on savoure de voir les pièces du puzzle s’emboîter.

Un univers qui rappelle l’Égypte ancienne : l’univers de Dia, avec ses croyances, ses complots et ses paysages arides, m’a évoqué l’Égypte antique, ce qui m’a fait voyager ! Entre polythéisme disparu, prophétie interdite et peuple persécuté, on retrouve une atmosphère proche de Dune, mêlant pouvoir, secrets et luttes pour la survie.

Des personnages forts et nuancés : le roman brille aussi par la profondeur de ses personnages. Jacine, jeune noble devenue mère adoptive, est une héroïne à la fois courageuse, vulnérable et prête à tout pour protéger Cémeryan. Loula, la princesse promise à un mariage politique, incarne, elle aussi, une figure féminine forte, tout comme Minali, Bardi ou Cabria.

Delphine Delorme offre à ses personnages féminins une vraie place, loin des clichés de la fantasy : elles sont résilientes, combatives, et affrontent de plein fouet la violence d’un monde dominé par les hommes.

Une intrigue riche en complots, secrets et luttes de pouvoir : si l’intrigue met un peu de temps à démarrer, elle se révèle ensuite passionnante. On y retrouve de grandes thématiques chères à la fantasy : manipulations religieuses, discriminations, quêtes de pouvoir, trahisons… Le personnage d’Ondes Weloni, Grand ministre du Culte, cristallise toute la cruauté et l’intelligence machiavélique d’un antagoniste prêt à tout pour asseoir sa domination.
Personnellement, la dimension religieuse du récit m’a un peu freinée au début – j’ai du mal avec les histoires où les religions servent d’alibi à l’injustice – mais ici, tout est surtout centré sur le fanatisme et la manipulation, et l’intrigue ne se perd jamais dans un discours religieux pur.

Une réflexion profonde sur la mémoire et le destin : derrière la quête de Jacine pour comprendre qui sont les Marqués se cache une réflexion passionnante sur l’Histoire, la mémoire collective et la liberté : effacer le passé, c’est condamner un peuple à répéter les mêmes erreurs.
Les Marqués incarnent à la fois une menace et une réponse : une prophétie entoure leur existence et questionne notre rapport au destin. Ont-ils un rôle prédéterminé ? Sont-ils des boucs émissaires ou des sauveurs ? Le livre nous laisse sur cette question vertigineuse.

Une plume immersive et accessible : j’ai adoré la plume de Delphine Delorme : fluide, précise, sans fioritures inutiles. Elle parvient à détailler son monde et ses personnages sans lourdeur, tout en variant les points de vue pour maintenir le rythme et multiplier les perspectives.
J’ai particulièrement aimé la construction des chapitres qui alterne les intrigues et les personnages, sans jamais laisser personne de côté. Mention spéciale à la temporalité revisitée et aux passages dans les archives de Téanor : un vrai coup de cœur visuel et symbolique !

En résumé : Avec Les Marqués, Delphine Delorme signe une entrée prometteuse dans une saga de fantasy engagée, où complots politiques, secrets enfouis et destinées brisées s’entrelacent.


Si vous aimez les univers riches, les personnages féminins puissants, les réflexions sur la mémoire et la manipulation, ce premier tome devrait vous séduire autant qu’il m’a captivée.

Une lecture parfaite pour voyager loin, réfléchir à notre propre Histoire et attendre, avec impatience, la suite de cette prophétie…

ÉDITEUR : N CO EDITION  ISBN : 9782490325580 PARUTION : 01/10/22   NOMBRES DE PAGES : 325 GENRE : FANTASY   NOTE : 4.5/5

feel-good·Lecture

Je déterre des galères (et parfois des trésors) – Ysaline BIRKLE

Un roman feel-good à l’humour décapant, qui creuse au-delà des apparences…

Léna avait prévu une vie pépère : râler sur tout, manger de la glace, et s’abrutir devant des documentaires d’archéologie. Mais son quotidien bascule le jour où un buzz TikTok la propulse dans une série de mésaventures improbables. Au programme : un job bancal, une cavale un peu flippante, un archéologue sorti d’un film d’action, et une chasse au trésor qui n’a rien de tranquille. Et si, au fond, cette quête extérieure cachait surtout une recherche intérieure ?

Un style percutant et une héroïne à contre-courant

Ce roman est une pépite d’ironie et de légèreté, porté par une plume fluide, vive, et pleine d’esprit. Ysaline Birklé maîtrise à merveille l’art du comique de situation, tout en construisant une héroïne terriblement humaine. Léna, c’est cette trentenaire un peu paumée, qui donne l’impression de rater sa vie… mais qui, à sa manière, avance quand même. Dépassée par les réseaux sociaux, les codes, les attentes familiales, elle tente de reprendre le contrôle — ou du moins de se laisser porter vers quelque chose de plus vrai.

Humour absurde et profondeur inattendue

Sous des dehors légers et farfelus, l’autrice distille des réflexions justes et sincères : comment trouver sa place dans une société obsédée par l’image ? Comment apprendre à se connaître au milieu du bruit et des injonctions ? Léna expérimente l’échec, la fuite, la remise en question… et en ressort grandie. Certaines phrases marquent par leur lucidité :

« La vie, ce n’est pas ce qui nous arrive. C’est ce qu’on en fait. »
« Parfois fuir, ce n’est pas fuir. C’est partir à la rencontre de soi-même. »

Ce roman explore avec intelligence les travers de notre époque : l’addiction aux écrans, le diktat de l’apparence, l’envie de reconnaissance facile. Mais il le fait avec humour, légèreté et sans jugement. C’est ce ton désinvolte, presque insolent, qui rend la lecture aussi plaisante. On suit Léna comme on suivrait une copine en plein craquage existentiel, entre rires, facepalms, et moments d’émotion inattendus.

En bref

✔ Un roman court, rythmé, drôle, mais étonnamment profond
✔ Une héroïne imparfaite mais attachante
✔ Une satire tendre et juste de notre société hyperconnectée
✔ Une écriture fluide, pleine de peps et de réflexions bien dosées
✔ Un feel-good qui sort des sentiers battus

À lire si vous aimez : les récits de quête de soi décalés, les héroïnes qui n’ont pas peur du ridicule, les lectures qui font rire tout en touchant quelque chose d’essentiel.

Je déterre des galères (et parfois des trésors) est une belle surprise, à mi-chemin entre comédie contemporaine et introspection douce-amère. Une lecture rapide mais marquante, qui nous rappelle que parfois, les plus belles trouvailles naissent de nos pires plantages.

ÉDITEUR : AUTO-EDITION  ISBN : 978B0F3DZ4L41 PARUTION : 01/04/25   NOMBRES DE PAGES : 164 GENRE : FEEL GOOD   NOTE : 4.5/5

feel-good·Lecture

Changer la pluie – Oriane LONGUEVILLE

Une lecture bouleversante sous le ciel australien.

Et si fuir très loin pouvait parfois nous rapprocher de nous-mêmes ?

Avec Changer la pluie, Oriane Longueville nous offre un roman d’une rare intensité émotionnelle, qui aborde avec justesse et sensibilité les thématiques du deuil, de la dépression et surtout, de la résilience.

Un véritable coup de cœur littéraire pour moi.

Dès les premières pages, j’ai été emportée par la plume délicate de l’autrice, par la beauté des mots et l’authenticité des émotions. On suit Kylian, un jeune homme brisé qui, pour tenter d’oublier le drame qui a bouleversé sa vie, décide de tout quitter et de s’exiler en Australie. Ce road trip imprévu dans l’Outback devient rapidement bien plus qu’un simple voyage : il s’agit d’un chemin intérieur, d’une lente reconstruction, d’une possible renaissance.

Ce qui m’a profondément touchée, c’est la manière dont Oriane Longueville capte la douleur silencieuse, la solitude, mais aussi les petites étincelles d’espoir. À travers des paysages arides, des rencontres inattendues, et des moments d’introspection, Kylian avance, maladroitement, douloureusement, vers une forme de guérison.

Les flash-backs, insérés avec une grande fluidité, dévoilent peu à peu les contours du drame. Ce va-et-vient entre présent et passé m’a tenue en haleine, tout en apportant une densité émotionnelle poignante à l’histoire.

J’ai également beaucoup apprécié que le personnage principal soit un homme. C’est encore assez rare dans ce type de roman intimiste, et cela donne un éclairage particulier sur la manière dont chacun peut vivre et exprimer le deuil. Kylian est un personnage fort dans sa vulnérabilité, auquel on ne peut que s’attacher.

La dernière partie du livre m’a littéralement bouleversée. Un électrochoc. J’ai refermé ce roman les yeux embués, le cœur serré, avec cette impression étrange d’avoir voyagé moi aussi à travers l’Outback, d’avoir senti la pluie tomber sur la tôle d’un van, et d’avoir accompagné Kylian dans chacune de ses blessures.

Oriane Longueville signe ici un roman d’une grande humanité, empreint de fragilité et de pudeur, mais aussi de lumière. Écrire sur le deuil n’est jamais facile, et pourtant, elle y parvient avec une justesse bouleversante. C’est un texte qui résonne profondément, qui touche l’âme, et dont on ressort changé.

En résumé :

Changer la pluie, c’est un récit fort, humain, sincère.
C’est l’histoire d’un jeune homme en fuite qui, sous les cieux australiens, finit par rencontrer ce qu’il fuyait : lui-même.
C’est une ode à la reconstruction, à la capacité de se relever malgré tout.
Un roman qui ne se lit pas, mais qui se vit, et dont on ressort transformé.

ÉDITEUR : AUTO-EDITION  ISBN : 9798314214350 PARUTION : 23/05/25   NOMBRES DE PAGES : 198 GENRE : FEEL GOOD   NOTE : 5/5

Lecture

Le basculement – Stéphane HESKA

Un roman post- apocalyptique où la magie remplace la technologie

Le Basculement, c’est l’histoire de Tom, un Lyonnais dépressif sous traitement, dont la vie bascule — au sens propre comme au figuré — lorsqu’un événement surnaturel fait disparaître la technologie moderne. Ce phénomène, appelé le Basculement, fait émerger un monde nouveau, sauvage, et profondément magique. En quelques heures, la ville de Lyon se métamorphose en une forêt luxuriante peuplée de créatures issues de notre imaginaire collectif : elfes, farfadets, orcs, wendigos, goules, zombies, et bien d’autres encore.

Ce changement ne se limite pas à l’environnement : toutes les matières synthétiques disparaissent, laissant les survivants littéralement nus au cœur d’un monde où les lois naturelles ont été réécrites. Tom, comme les autres rescapés, va devoir réapprendre à vivre, à se vêtir, à se nourrir, à se défendre… Bref, à survivre.

Un mélange étonnant entre fantasy et récit de survie

Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la richesse de l’univers imaginé par Stéphane Heska. Le roman mêle habilement les codes du post-apo, de la fantasy et du roman de survie. On y suit la reconstruction progressive d’une société primitive dans un environnement hostile, où la magie a pris le pas sur la technologie. Le camp se structure, les personnages inventent de nouvelles techniques, réapprennent à vivre en communauté, et développent des outils adaptés à ce monde réinventé. Le tout est décrit de manière presque hyperréaliste, étape par étape, avec beaucoup de cohérence. C’est à la fois fascinant et déroutant.

Le rythme est également un point fort du roman : chapitres courts, action constante, et un style fluide qui rend la lecture agréable et très visuelle. L’auteur ne s’embarrasse pas de fioritures stylistiques, mais va droit au but, ce qui colle parfaitement à la tension permanente du récit.

Une aventure collective (mais un manque d’attachement)

L’originalité du roman repose aussi sur son aspect choral. Ce n’est pas seulement l’histoire de Tom, mais celle d’un groupe, avec ses forces et ses failles, ses conflits et ses pertes. On suit leur évolution au fil des dangers, des alliances, des trahisons, des naissances, des morts… Ce qui renforce l’aspect réaliste du récit.

En revanche, cette richesse de personnages nuit parfois à l’attachement que l’on pourrait ressentir pour eux. Beaucoup restent assez fonctionnels — le médecin, le guerrier, la soigneuse… — et même les figures principales manquent un peu de profondeur. Seul le gnome, avec son humour décalé et ses répliques de boomer, m’a vraiment marquée. Il apporte une bouffée d’absurdité bienvenue dans cet univers brutal.

Une fin un peu abrupte

J’ai trouvé la fin un peu rapide. Avec un univers aussi dense et un groupe de personnages aussi large, j’aurais aimé un peu plus de temps pour explorer leur devenir. Cela dit, malgré cette conclusion un peu frustrante, le roman reste une lecture marquante.

En bref

Le Basculement est une aventure originale et immersive, portée par un univers riche, des idées foisonnantes et un rythme entraînant. Si vous aimez les mondes où tout est à reconstruire, les récits de survie teintés de magie, les forêts pleines de dangers et les créatures sorties des contes, ce roman devrait vous captiver.

À lire si vous aimez :

  • Les romans post-apocalyptiques originaux
  • La fantasy peuplée de créatures classiques et inédites
  • Les récits de reconstruction et de résilience
  • Les mondes où la magie prend le dessus sur la technologie

Et vous, survivriez-vous au Basculement ? (Spoiler : moi, non 😅)

ÉDITEUR : EDITIONS SECONDE CHANCE  ISBN : 9798314214350 PARUTION : 17/03/25   NOMBRES DE PAGES : 331  GENRE : ROMAN MAGICO-POST APOCALYPTIQUE  NOTE : 4.8/5