Lecture

Le basculement – Stéphane HESKA

Un roman post- apocalyptique où la magie remplace la technologie

Le Basculement, c’est l’histoire de Tom, un Lyonnais dépressif sous traitement, dont la vie bascule — au sens propre comme au figuré — lorsqu’un événement surnaturel fait disparaître la technologie moderne. Ce phénomène, appelé le Basculement, fait émerger un monde nouveau, sauvage, et profondément magique. En quelques heures, la ville de Lyon se métamorphose en une forêt luxuriante peuplée de créatures issues de notre imaginaire collectif : elfes, farfadets, orcs, wendigos, goules, zombies, et bien d’autres encore.

Ce changement ne se limite pas à l’environnement : toutes les matières synthétiques disparaissent, laissant les survivants littéralement nus au cœur d’un monde où les lois naturelles ont été réécrites. Tom, comme les autres rescapés, va devoir réapprendre à vivre, à se vêtir, à se nourrir, à se défendre… Bref, à survivre.

Un mélange étonnant entre fantasy et récit de survie

Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la richesse de l’univers imaginé par Stéphane Heska. Le roman mêle habilement les codes du post-apo, de la fantasy et du roman de survie. On y suit la reconstruction progressive d’une société primitive dans un environnement hostile, où la magie a pris le pas sur la technologie. Le camp se structure, les personnages inventent de nouvelles techniques, réapprennent à vivre en communauté, et développent des outils adaptés à ce monde réinventé. Le tout est décrit de manière presque hyperréaliste, étape par étape, avec beaucoup de cohérence. C’est à la fois fascinant et déroutant.

Le rythme est également un point fort du roman : chapitres courts, action constante, et un style fluide qui rend la lecture agréable et très visuelle. L’auteur ne s’embarrasse pas de fioritures stylistiques, mais va droit au but, ce qui colle parfaitement à la tension permanente du récit.

Une aventure collective (mais un manque d’attachement)

L’originalité du roman repose aussi sur son aspect choral. Ce n’est pas seulement l’histoire de Tom, mais celle d’un groupe, avec ses forces et ses failles, ses conflits et ses pertes. On suit leur évolution au fil des dangers, des alliances, des trahisons, des naissances, des morts… Ce qui renforce l’aspect réaliste du récit.

En revanche, cette richesse de personnages nuit parfois à l’attachement que l’on pourrait ressentir pour eux. Beaucoup restent assez fonctionnels — le médecin, le guerrier, la soigneuse… — et même les figures principales manquent un peu de profondeur. Seul le gnome, avec son humour décalé et ses répliques de boomer, m’a vraiment marquée. Il apporte une bouffée d’absurdité bienvenue dans cet univers brutal.

Une fin un peu abrupte

J’ai trouvé la fin un peu rapide. Avec un univers aussi dense et un groupe de personnages aussi large, j’aurais aimé un peu plus de temps pour explorer leur devenir. Cela dit, malgré cette conclusion un peu frustrante, le roman reste une lecture marquante.

En bref

Le Basculement est une aventure originale et immersive, portée par un univers riche, des idées foisonnantes et un rythme entraînant. Si vous aimez les mondes où tout est à reconstruire, les récits de survie teintés de magie, les forêts pleines de dangers et les créatures sorties des contes, ce roman devrait vous captiver.

À lire si vous aimez :

  • Les romans post-apocalyptiques originaux
  • La fantasy peuplée de créatures classiques et inédites
  • Les récits de reconstruction et de résilience
  • Les mondes où la magie prend le dessus sur la technologie

Et vous, survivriez-vous au Basculement ? (Spoiler : moi, non 😅)

ÉDITEUR : EDITIONS SECONDE CHANCE  ISBN : 9798314214350 PARUTION : 17/03/25   NOMBRES DE PAGES : 331  GENRE : ROMAN MAGICO-POST APOCALYPTIQUE  NOTE : 4.8/5

Lecture

Strawberry Cake Circus -Philippe JEANNOT

Un roman inclassable, puissant et envoûtant

Avec Strawberry Cake Circus, Philippe Jeannot nous offre une œuvre littéraire totalement atypique, entre conte transylvanien, roman d’initiation féminine, satire sociale mordante et fantastique flamboyant. Le tout, servi par une plume exigeante, poétique et jubilatoire.

Un ovni littéraire, oui, mais surtout un roman libre et viscéral.

Deux femmes, deux époques, une même flamme.

Tout commence en Transylvanie, au XIVe siècle, dans un décor gothique aussi rude que fascinant. Luminata, guérisseuse rom respectée, va déclencher la colère du clergé et des notables en rachetant la liberté de son clan. Trop belle, trop savante, trop libre : on l’accuse de sorcellerie. Elle choisit l’exil. Et pose les fondations d’un peuple libre, nomade, insaisissable. Une révolte, une fuite, une légende. 750 ans plus tard, nous découvrons Gwenn, une jeune femme aussi brillante que rebelle. Sorcière en devenir, étudiante surdouée, volcan sur pattes… Elle reçoit l’héritage magique de ses ancêtres, mais refuse le destin qu’on veut lui tracer : Harvard, les normes sociales, le carcan des attentes. Elle, ce qu’elle veut, c’est le cirque. Voler. Rire. Brûler. Vivre.

Une réflexion brillante sur la liberté, la magie et l’héritage

Ce roman est bien plus qu’un récit de sorcières. Il interroge :

  • Ce qu’on transmet de génération en génération : pouvoirs, mémoires, secrets, douleurs.
  • Ce qu’on attend des femmes puissantes : obéissance ou sacrifice ?
  • Ce que signifie vivre hors des cases, dans un monde qui classe, enferme et surveille.

La magie y est une métaphore filée, à la fois politique, intime, féministe et profondément humaine.

Un style qui claque, une galerie de personnages savoureux

Philippe Jeannot maîtrise une langue riche, visuelle, pleine d’humour et d’ironie. Certaines répliques sont jubilatoires, dignes de théâtre. D’autres passages sont bouleversants de sincérité.

Gwenn est une héroïne inoubliable : entière, sarcastique, insoumise. Son frère Arthur, plus cérébral, plus fragile, incarne l’ombre bienveillante. Leurs parents, anciens sorciers brillants, forment un duo aussi attachant qu’exaspérant. Et que dire des ancêtres ? Des Roms, des flammes, des pactes, des secrets… Un cirque d’âmes.

Mon avis de lectrice

J’ai été bluffée. Le titre, Strawberry Cake Circus, peut sembler léger ou énigmatique. Mais derrière cette façade sucrée se cache une œuvre puissante, engagée, d’une richesse folle. J’ai ri, j’ai eu les larmes aux yeux, j’ai souligné des passages entiers tant ils résonnaient.

C’est un livre hors norme, hors genre, hors du temps, mais profondément dans l’air de notre époque. Il parle de liberté, de féminité, de pouvoir, de résistance, de choix, et même de désobéissance joyeuse.

En résumé

✔ Une fresque multigénérationnelle passionnante
✔ Une héroïne forte, drôle et explosive
✔ Une plume ciselée, engagée et originale
✔ Un mélange de fantastique, de conte et de critique sociale
✔ Un roman comme on en lit rarement

À lire si vous aimez…

  • Les récits de sorcières modernes
  • Les héroïnes puissantes et irrévérencieuses
  • Les romans de transmission familiale
  • Le cirque, la magie, la liberté

Ce roman restera longtemps avec moi. Si vous aimez les textes forts, singuliers, magiques et humains, ne passez pas à côté de Strawberry Cake Circus.

ÉDITEUR : Hello Éditions  ISBN : 9782385104672  PARUTION : 06/12/24   NOMBRES DE PAGES : 208  GENRE : FANTASTIQUE NOTE : 5/5 ❤️

feel-good·Lecture

Comme un léger parfum de réglisse – Jocelyne BACQUET

Il est des livres qui ne cherchent pas à impressionner, mais simplement à toucher le cœur. Comme un léger parfum de réglisse de Jocelyne Bacquet fait partie de ces trésors discrets, remplis de douceur et de sincérité. Dans ce recueil de 23 nouvelles, l’autrice nous ouvre les portes de son enfance, entre rires, bêtises, émotions furtives et souvenirs tendres. Des instants de vie simples, mais universels, dans lesquels chacun peut se reconnaître. C’est dans le cadre d’un partenariat que j’ai découvert ce joli ouvrage, et je suis heureuse aujourd’hui de vous en parler plus en détail.

Un retour en enfance tout en douceur

Il y a des lectures qui font du bien. Qui nous enveloppent comme un plaid un soir d’automne, ou comme une odeur de gâteau chaud dans la cuisine d’une grand-mère. Petites bulles de souvenirs, recueil de nouvelles signé Jocelyne Bacquet, fait partie de celles-là.

Composé de 23 textes courts, ce livre est une véritable parenthèse enchantée. L’autrice y partage avec tendresse et authenticité des fragments de son enfance, ces instants fugaces qui ont laissé une trace indélébile dans sa mémoire — et dans la nôtre. Chacun de ces récits agit comme une madeleine de Proust : un mot, une scène, un objet, et nous voilà transportés, le cœur serré et le sourire aux lèvres, dans notre propre passé.

J’ai été profondément touchée par la justesse de ces souvenirs, à la fois simples et universels. On s’y reconnaît, on y retrouve des sensations oubliées, des moments partagés avec nos aïeux, des rires d’enfants, des émotions brutes et sincères. Certaines nouvelles m’ont vraiment marquée, notamment Les stylos neufs, Être malade un jour d’école ou encore Le bruit du train qui passe. Ces titres à eux seuls réveillent des images, des sons, des odeurs…

Ce recueil, c’est aussi un hymne à la lenteur, à la magie de l’instant, à une époque où l’on savait encore prendre le temps. Un monde sans écrans, où l’on construisait des cabanes, écrivait avec des stylos plume, observait le monde depuis la fenêtre, rêvait en regardant passer un train. Un monde qui peut sembler lointain mais qui résonne encore en nous.

Et que dire de la couverture ? Elle est l’œuvre de Laure, la fille de l’autrice. Une douce aquarelle fleurie, nostalgique à souhait, qui m’a immédiatement fait penser au retour des coquelicots dans nos paysages. Ces fleurs si délicates et éclatantes que l’on croyait disparues et qui, aujourd’hui, réapparaissent ici ou là comme un clin d’œil du passé. À l’image de ces souvenirs que ce livre nous aide à préserver.

Avec Comme un léger parfum de réglisse, Jocelyne Bacquet signe un recueil tendre, lumineux, profondément humain. Une lecture rapide mais marquante, à picorer ou à savourer d’un trait, qui nous invite à rouvrir la porte de notre propre enfance.

Une lecture à offrir, à s’offrir, et à relire dès qu’on a besoin de se reconnecter à la beauté des choses simples.

ÉDITEUR : AFNIL  ISBN : 9782494286375  PARUTION : 15/04/2025  NOMBRES DE PAGES : 180   GENRE : RECUEIL DE NOUVELLES NOTE : 5/5

Cosy Crimes·Lecture

Le riz redoutable – Ana T. Drew

Julie Cavallo, tome 8 Les enquêtes de Julie – Une enquête entre gourmandise et secrets en Camargue

Quel plaisir de retrouver Julie Cavallo pour une nouvelle aventure, cette fois-ci au cœur de la Camargue, entre taureaux noirs, chevaux blancs et flamants roses ! Le décor est planté, et l’ambiance de ce huitième opus est aussi chaleureuse qu’envoûtante.

Alors que la fête du riz bat son plein à Beldoc, Julie participe à un concours culinaire avec deux desserts plus alléchants l’un que l’autre. Mais la célébration tourne court lorsqu’un célèbre critique gastronomique, Séraphin Rampal, président du jury, est retrouvé noyé dans le Rhône. Les autorités concluent à un accident… mais Julie, elle, n’est pas convaincue.

Fidèle à elle-même, elle s’entoure de sa fine équipe de détectives amateurs pour démêler les fils d’une enquête savoureuse, relevée de vieilles rancunes, de secrets bien gardés et de destins brisés. En parallèle, Julie poursuit une quête bien plus intime : celle d’un témoin clé lié à la disparition de sa mère.

Deux intrigues qui se croisent habilement, portées par la plume toujours aussi vive et gourmande d’Ana T. Drew. Ce nouveau tome offre un équilibre parfait entre mystère, humour et émotion. L’évolution des personnages, notamment Julie, apporte une profondeur bienvenue à cette série déjà bien ancrée dans le paysage du cosy mystery à la française.

J’ai littéralement dévoré ce tome ! Il se lit avec une facilité déconcertante, entre deux sourires et quelques fringales. Un vrai coup de cœur qui donne autant envie de mener l’enquête que de courir en cuisine !

Si vous aimez les cosy mysteries ensoleillés, les héroïnes pétillantes et les récits mêlant suspense et douceur de vivre, cette série est faite pour vous. Et ce huitième tome est une pépite à ne pas manquer.

ÉDITEUR : ATD  PARUTION : 16/04/2025  NOMBRES DE PAGES : 283  GENRE : COSY MYSTERY GOURMAND NOTE : 4.5/5

Lecture

Le cœur palpitant des petits chevaux de bois – Audrey PERRI

À la suite d’un grave accident de voiture, Giorgia voit son rêve de danseuse étoile brisé en un instant. Depuis l’enfance, elle ne vit que pour la danse, et cette mise à l’arrêt forcée laisse en elle un immense vide. Cherchant à se reconstruire, elle décide de s’installer quelque temps chez sa grand-mère adorée, Cissy, fantasque et haute en couleur, elle-même en convalescence après une chute.

Ce qui s’annonçait comme une pause salutaire devient rapidement le point de départ d’un voyage inattendu dans les méandres du passé. En découvrant une vieille photographie cachée dans une cheminée, Giorgia soulève le voile sur un pan méconnu de la vie de Cissy. Une photo, un sourire, un homme inconnu… et voilà la mémoire qui s’éveille, les secrets qui remontent à la surface.

Audrey Perri signe ici un roman tout en délicatesse, où la narration alterne entre le présent et le passé, entre Giorgia et Cissy. On remonte ainsi le fil du temps pour mieux comprendre cette grand-mère fantasque : petite fille en 1938, jeune femme dans les années 50, puis épouse, puis grand-mère. Une vie de femme marquée par des choix audacieux, des renoncements, des drames, mais aussi une formidable soif de liberté.

J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Cissy. Dès les premières pages, j’ai ressenti une tendresse particulière pour cette femme au caractère bien trempé, à la fois lumineuse et mélancolique. On la découvre enfant pétillante mais en mal d’amour, marquée par une peur de l’abandon et une éducation rigide. Puis, jeune adulte, elle ose tout quitter pour vivre sa passion, dans une société qui n’accorde alors que peu de droits aux femmes. Le roman met en lumière, sans fard mais avec sensibilité, les injustices de l’époque : impossibilité d’avoir un compte en banque à son nom, dépendance économique et sociale à un homme, etc. Des réalités révoltantes qui résonnent encore aujourd’hui.

Cissy est le cœur battant du roman. Elle incarne cette résilience féminine, cette capacité à plier sans rompre, à suivre son propre chemin malgré les obstacles. C’est une héroïne comme on les aime : imparfaite, forte, libre.

En parallèle, Giorgia, sa petite-fille, entame elle aussi un chemin de reconstruction. Sa carrière s’effondre, ses certitudes vacillent, et c’est en puisant dans l’histoire de sa grand-mère qu’elle commence à entrevoir un nouveau départ. J’ai trouvé ce personnage touchant, même si j’ai parfois eu du mal à m’attacher pleinement à elle. Par moments, son attitude un peu passive et intrusive m’a laissée perplexe. Mais sa fragilité, ses doutes et sa sensibilité en font un miroir intéressant à la force tranquille de Cissy.

Et puis il y a Ulysse. Un personnage tout en douceur, rêveur de carrousels, qui apporte au récit une lumière bienvenue. Par son innocence, il devient presque une métaphore : celle des petits chevaux de bois, de ce cœur qui continue de battre malgré les épreuves, de cette beauté qui survit dans un monde cabossé.

Ce que j’ai aimé :

  • L’écriture pleine de tendresse et de poésie d’Audrey Perri.
  • La richesse du personnage de Cissy.
  • La mise en lumière du combat des femmes à travers les décennies.
  • Le subtil entrelacement du passé et du présent.
  • L’émotion sincère qui traverse tout le récit.

Petit bémol :

  • Une Giorgia parfois trop en retrait à mon goût, un peu effacée face à la flamboyance de sa grand-mère.

En résumé :
Le cœur palpitant des petits chevaux de bois est un roman émouvant, sensible, profondément humain. Une histoire de transmission, de résilience, d’amour et de secrets. Audrey Perri y tisse avec talent un hommage vibrant aux femmes qui osent, qui chutent, qui aiment, qui se relèvent. Une très belle lecture que je vous recommande chaudement.

ÉDITEUR : AUTO EDITION   PARUTION : 24/12/2024  NOMBRES DE PAGES : 262  GENRE : LITTERATURE CONTEMPORAINE NOTE : 4.5/5

feel-good·Lecture

Les endeuillés anonymes T.1 Tori – Joanie FRIGAU

Un roman sensible sur le deuil sous toutes ses formes

Dans Les Endeuillés Anonymes, Joanie Frigau nous propose une approche originale et nuancée du deuil, loin des clichés attendus. Tori, le personnage principal, n’a pas perdu un être cher, mais ressent un manque profond, une impression de vide qui la ronge. Sa thérapeute lui suggère alors de rejoindre un groupe de parole un peu particulier : Les Endeuillés Anonymes. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de faire le deuil d’une personne disparue, mais aussi de situations, d’illusions, de rêves brisés. Et c’est ce qui rend cette lecture aussi captivante que poignante.

Un récit fort en émotions

Dès les premières pages, on ressent une immersion immédiate dans l’intériorité de Tori, souvent envahie par ses pensées et ses émotions. Son parcours psychologique est au cœur du roman : accepter la perte, se recentrer sur elle-même et, surtout, apprendre à vivre selon ses propres désirs plutôt que selon les attentes des autres.

La plume de Joanie Frigau alterne avec justesse entre humour et gravité. Les dialogues sont naturels, les personnages profondément humains. J’ai particulièrement apprécié la fille de Tori, Sasha, une adolescente pleine de vie et de sincérité, qui insuffle une énergie lumineuse au récit. Son amour inconditionnel pour sa mère est un véritable baume au cœur.

Un roman introspectif avant tout

Si vous cherchez un roman rempli de rebondissements, ce n’est pas ici que vous le trouverez. Les Endeuillés Anonymes est avant tout une réflexion sur le développement personnel, sur le poids du regard des autres et sur la nécessité de s’affranchir des injonctions familiales et sociales. Le dévoilement du secret de famille, censé être un tournant, m’a semblé un peu trop attendu, manquant de l’effet de surprise que j’espérais. Mais au-delà de cette intrigue, ce sont les échanges entre les personnages, leurs blessures et leurs résiliences qui font la richesse de ce récit.

Un livre pour ceux qui aiment les romans introspectifs et inspirants

En toute honnêteté, je n’aurais pas spontanément choisi un livre sur le deuil, et pourtant, j’ai été agréablement surprise par cette lecture. Elle permet de mieux comprendre les différentes facettes du deuil et d’en relativiser l’impact. Si vous êtes en quête d’un roman qui fait réfléchir, qui apporte du réconfort et qui, malgré tout, se lit avec fluidité et légèreté, Les Endeuillés Anonymes est fait pour vous.

Un roman à conseiller aux amateurs de récits introspectifs, aux curieux du développement personnel et à ceux qui aiment les histoires humaines empreintes d’émotions sincères. Reste à voir comment l’histoire évoluera dans le prochain tome, car la dernière ligne laisse entrevoir une suite que l’on a envie de découvrir sans tarder !

ÉDITEUR : AUTO EDITION  ISBN : 978B0D5BZLXPV  PARUTION : 22/06/2024  NOMBRES DE PAGES : 254  GENRE : FEEL GOOD NOTE : 4.5/5

Lecture

L’ombre de la mort : l’odyssée d’une vengeance – Amélie FREY

Dans un monde ravagé par la fièvre démoniaque, Palmyre parcourt les routes depuis six ans, traquant sans relâche l’assassin de ses parents. Sur son chemin, elle croise Abaka, fils d’apothicaires, dont les parents ont disparu après avoir tenté de soigner un village en détresse. Cherchant un remède et une vérité, il s’allie à elle pour un périple semé d’embûches, où la mort est omniprésente.

Un roman à l’intrigue inégale et au public difficile à cerner

Dès les premières pages, l’univers sombre et brutal de la dark fantasy s’installe. Les thématiques abordées – maladie dévastatrice, vengeance, corruption – donnent un ton résolument adulte au récit. Pourtant, la construction de l’intrigue, qui repose sur un enchaînement d’aventures indépendantes (un chapitre = une péripétie), évoque davantage un schéma narratif jeunesse, rendant la cible du roman difficile à identifier.

C’est un récit intense et haletant, parfois un peu trop, je me suis sentie déconnectée des personnages et ils n’ont pas eu l’évolution que j’aurai espéré. Le manque de souplesse de Palmyre la rend difficilement attachante et le personnage d’Abaka a dû mal à compenser.

Une atmosphère qui peine à convaincre

L’autrice a puisé dans beaucoup de genres pour construire son roman, on y retrouve des éléments de la fantasy, de l’imaginaire médiéval mais aussi des éléments plus contemporains. J’ai trouvé dommage que l’autrice pioche dans autant d’univers car cela m’a empêché de m’immerger complètement dans le récit.

Un roman prometteur mais perfectible

L’intrigue, bien que prévisible, reste efficace, et le twist final, bien amené, vient conclure la quête de vengeance avec une certaine logique. Néanmoins, le manque de développement des personnages secondaires – qui apparaissent souvent pour disparaître aussitôt – et l’écriture rapide de certains passages empêchent de véritablement s’attacher aux protagonistes et de ressentir pleinement l’impact des événements. Je regrette qu’il n’y ai pas eu de réels personnages secondaires pour enrichir le récit et lui donner plus de corps.

Avec davantage d’approfondissement dans la construction de l’univers et des personnages, ce roman pourrait devenir une belle aventure de dark fantasy. L’autrice a des idées intéressantes, et l’envie de bien faire transparaît dans le récit. Un travail d’affinement permettrait de transformer cette histoire en un texte plus abouti, capable de ravir les amateurs du genre.

Un roman qui plaira sans doute aux jeunes lecteurs en quête de sensations fortes, mais qui pourrait frustrer les lecteurs aguerris de fantasy.

ÉDITEUR : AUTO EDITION  ISBN : NON CONNU  PARUTION : 01/09/2025  NOMBRES DE PAGES : 206  GENRE : FANTASY NOTE : 3/5 (mais qui peut avoir bien plus si le récit est retravaillé)

feel-good·Lecture

Fucking quarantaine – Laura WILHELM

Quand la vie nous rattrape !

Presque vingt ans de mariage, deux ados à gérer, une carrière bien remplie… Maëlla semble avoir tout pour être heureuse. Mais a-t-elle seulement pris le temps de s’écouter ? Entre charge mentale écrasante et remise en question brutale, elle va devoir faire face à une réalité qu’elle n’avait pas anticipée. Son mariage résistera-t-il à cette tempête ? Et surtout, retrouvera-t-elle la femme qu’elle était avant de s’oublier dans les responsabilités du quotidien ?

Une lecture immersive et percutante

J’ai dévoré Fucking Quarantaine en une seule traite ! Laura Wilhelm signe un roman criant de vérité, où chacune de nous peut se retrouver à travers Maëlla. Femme active, épouse, mère… elle jongle avec les rôles sans jamais penser à elle, jusqu’au jour où tout bascule. Ce roman illustre avec justesse cette période charnière où les doutes s’invitent et où l’équilibre fragile de la vie peut vaciller à tout moment.

Des personnages profondément humains

Le point fort du livre ? Sa galerie de personnages réalistes et attachants. Maëlla, c’est cette femme à qui l’on s’identifie sans même s’en rendre compte. On partage ses joies, ses frustrations, ses peurs… et on voudrait parfois la secouer en lui disant : « Stop, pense à toi ! »

Et puis, il y a les autres : ceux qui nous font sourire, ceux qui nous agacent et ceux qu’on aimerait secouer un bon coup ! L’autrice maîtrise l’art de brosser des personnalités nuancées, ancrées dans le réel, ce qui rend l’histoire encore plus prenante.

Une écriture fluide et authentique

Laura Wilhelm possède une plume vive et sans fioritures, qui capte parfaitement l’essence de la vie quotidienne. Elle alterne avec brio moments légers et instants plus profonds, sans jamais tomber dans le pathos. Résultat : on tourne les pages sans s’arrêter, totalement immergé dans l’histoire de Maëlla.

Un roman qui résonne

Fucking Quarantaine aborde des thématiques universelles : la routine du couple, les doutes professionnels, la charge mentale, la tromperie, le harcèlement… Autant de sujets qui résonnent en chacun de nous et qui font de ce livre bien plus qu’un simple roman : un miroir de la réalité.

Mon avis final

Un roman à la fois touchant, drôle et percutant, porté par une héroïne attachante et une écriture fluide. Si vous cherchez une lecture qui fait réfléchir tout en divertissant, Fucking Quarantaine est fait pour vous.

Alors, êtes-vous prêt(e) à plonger dans cette crise de la quarantaine ?

ÉDITEUR : SUDARENES  ISBN : 978B0D3FT4BGD PARUTION : 06/05/24  NOMBRES DE PAGES : 316  GENRE : FEEL GOOD NOTE : 5/5

Lecture

Le Petit Vieux qui a fait le tour du monde 3 fois – Léonie BLOOM

Un roman bouleversant, entre voyages, réflexions et rencontres intergénérationnelles.

Lorsque Zoé, 17 ans, est envoyée chez son oncle Mathias à Saint-Renan, une petite ville du Finistère qu’elle perçoit comme une prison loin de ses rêves d’Amérique, elle est résolue à ne rien lâcher. Orpheline depuis peu, rongée par la colère et la solitude, elle refuse de se laisser apprivoiser par cet oncle bienveillant qu’elle connaît à peine. Pourtant, deux rencontres vont bouleverser son séjour : celle de Pierre, un voisin nonagénaire au passé fascinant et au caractère bien trempé, et celle, plus discrète, avec elle-même.

Des personnages inoubliables

Le duo entre Zoé et Pierre est le véritable moteur de ce roman. Pierre, inspiré du grand-père de l’auteure, est un personnage haut en couleur. Ancien marin, il a traversé les guerres et les océans, accumulant mille histoires qu’il aime partager avec une touche d’humour et une pointe d’exagération. Sous ses airs bourrus, il manipule son entourage avec une bienveillance espiègle. Ses souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine ou encore de celle d’Algérie apportent une profondeur historique touchante et résonnent comme des leçons de vie.

Quant à Zoé, son évolution est remarquable. De l’adolescente renfermée, pleine de révolte et de douleur, elle devient une jeune fille bienveillante et ouverte, grâce à ces échanges inattendus avec Pierre et la constante gentillesse de son oncle Mathias. Ce dernier incarne une figure lumineuse et rassurante. Toujours à l’écoute, il soutient Zoé même lorsqu’elle n’est pas des plus agréables.

Une plongée au cœur des souvenirs et des émotions

L’alternance entre les chapitres narratifs et les souvenirs racontés par Pierre offre un rythme captivant. Les anecdotes historiques sont tour à tour poignantes et drôles, apportant une richesse à l’intrigue. La plume de Léonie Bloom est fluide, dynamique et parsemée d’une douce ironie qui fait sourire, même dans les passages les plus graves.

Les thèmes abordés sont nombreux et traités avec justesse : le deuil, l’amitié, les relations intergénérationnelles, les secrets de famille, la pression sociale, l’avenir et bien sûr, l’importance de se reconstruire. L’humour subtil de l’auteure allège les sujets graves sans jamais les dénaturer.

Un feel-good profond et inspirant

Si ce roman peut être apparenté à un feel-good, il va bien au-delà de ce simple qualificatif. Il incite à réfléchir sur la vie, sur les rencontres qui nous transforment et sur l’importance de l’écoute et du partage. Les paysages bretons ajoutent une touche d’évasion supplémentaire, transportant le lecteur au gré des marées de Saint-Renan.

En conclusion

Le Petit Vieux qui a fait le tour du monde 3 fois est un véritable coup de cœur. Avec des personnages attachants, des dialogues savoureux et une écriture pleine d’émotions, ce roman est une bouffée d’air frais. Il fait rire, pleurer, réfléchir et surtout, il touche en plein cœur.

Si vous avez besoin d’un livre qui vous emporte et vous laisse avec un sourire sur les lèvres et une pointe de nostalgie, n’hésitez pas à partir à la rencontre de Zoé, Pierre et Mathias. Ils vous réservent un voyage inoubliable.

ÉDITEUR : AUTO EDITION  ISBN : 978B0D9KBK1TZ PARUTION : 20/07/24  NOMBRES DE PAGES : 439  GENRE : FEEL GOOD NOTE : 5/5 ❤️

Lecture

Echec et Mat – Max SEECK

Une plongée haletante dans les abîmes d’un polar finlandais glaçant

Un thriller nordique captivant Max Seeck, maître du suspense finlandais, nous offre avec Échec et Mat un polar saisissant qui mêle enquête criminelle, stratégies échiquiennes et secrets inavouables. Ce roman déploie une intrigue complexe sur fond de paysages enneigés et d’atmosphère oppressante, parfaite pour les amateurs de thrillers psychologiques.

Un crime macabre sur une île isolée : tout commence par la découverte d’un cadavre recouvert de peinture blanche, la bouche obstruée par une pièce d’échec noire. La mise en scène glaçante semble évoquer une macabre partie d’échecs grandeur nature. Pour compliquer encore les choses, une lettre codée précise le lieu exact du crime.

L’inspecteur principal, confronté à cette affaire hors normes, se voit contraint de faire appel à Milo Perho, ancien profileur reconverti en galeriste. Malgré ses réticences, Perho accepte de replonger dans les méandres de son ancien métier, et il doit collaborer avec un champion d’échecs lié à son passé.

Un duo atypique pour une enquête à hauts risques : la relation entre Milo Perho et son partenaire de circonstance est électrique. Le poids du passé de Perho, entre drames personnels et démons intérieurs, apporte une profondeur psychologique marquante à l’intrigue. Les dialogues incisifs et les tensions palpables entre les deux protagonistes renforcent la dynamique captivante du récit.

Une intrigue haletante, chapitres courts et percutants : Max Seeck maîtrise l’art du page-turner : chaque chapitre, court et intense, maintient une tension constante. Les rebondissements sont nombreux, parfois imprévisibles, et conduisent le lecteur à des révélations aussi surprenantes que glaçantes.

L’univers des échecs, symbole de stratégie et de confrontation intellectuelle, est exploité de manière judicieuse. Les parallèles entre les coups d’échec et les étapes de l’enquête ajoutent une dimension fascinante et originale au roman.

Une vérité finale glaçante : les secrets que dévoile l’enquête sont aussi sombres que perturbants. Le lecteur est maintenu en haleine jusqu’à une conclusion implacable, où chaque pièce trouve enfin sa place sur l’échiquier mortel imaginé par Max Seeck.

Pourquoi lire Échec et Mat ?

  • Une atmosphère nordique oppressante qui vous plonge au cœur des paysages glacés de Finlande.
  • Une intrigue intelligente, parfaitement ficelée, avec des rebondissements captivants.
  • Des personnages complexes, en particulier Milo Perho, un protagoniste marquant et tourmenté.
  • Une exploration originale de l’univers des échecs, métaphore subtile de la traque criminelle.

Si vous êtes amateur de polars bien construits, psychologiquement intenses et portés par une narration fluide et addictive, Échec et Mat est une lecture incontournable.

Et vous, prêts à jouer une partie d’échecs mortelle ?

ÉDITEUR : MERA EDITION  ISBN : 9782487149175 PARUTION : 16/01/25  NOMBRES DE PAGES : 390 GENRE : THRILLER NOTE : 5/5